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ça va saigner
27 juin 2011

Marions-nous !

CC-histo-8Les mariages, il est de bon ton de dire qu'on s'y ennuie, mais ce n'est pas vrai. J'en veux pour preuve les moments étonnants qui ont émaillé cette fête où nous mariions le fils de très bons et vieux amis, des potes âgés, quoi  (j'ai bien le droit de la placer). D'abord, c'était l'occasion idéale de réunir presque toute la bande de copains de 30 ans (on s'est connus très jeunes). Et si on me dit que les potes iront, j'y go. Ce fut comme si on ne s'était pas quittés : on a chahuté discrètement pendant que le maire bafouillait dans sa moustache les mérites nombreux d'une collègue qui n'était autre que la mariée. Là, on commençait à avoir soif. Je signale que la mariée était particulièrement ravissante et son futur, beau gosse dans le goût de Lino Ventura : charpenté, ossu, une présence quoi. Le carrosse de toute beauté aussi : une DS décapotable rouge, sans bouquet, sans tulle, se suffisant à elle-même. Bref, du bon goût, de la classe.

Direction l'église où nous attendait une célébration des plus innovantes. Incrédules, nous fûmes dans ce lieu sacré, lorsque l'officiant se révéla un sosie - au moins vocal- de Michel Galabru. Totalement atypique - même s'ils sont de plus en plus nombreux, les curés d'opérette- le cher homme entreprit de nous faire un genre de catéchèse, nous expliquant le sens des formules rituelles entre le prêtre et l'assemblée, des fois que ce soit une totale nouveauté pour le public.

Sa sémantique n'avait rien de soutenu, bien au contraire, car le comique fut assez gonflé pour placer un tonitruant "c'est quand même salaud", quoique je ne sache plus s'il parlait de la fidélité dans le mariage ou du fait qu'il avait soif aussi. Renseignements pris, il s'agissait d'un diacre, un laïc visiblement confronté à des publics hautement mécréants ou d'un âge mental inférieur à zéro. Sa tendance fâcheuse à faire l'exégèse décousue et nunuche des psaumes choisis par les mariés me fit redouter que la perspective de boire un coup demeure encore fort lointaine. Dieu merci, se voyant noyé dans l'incongru de ses digressions, il ne terminait pas la plupart de ses phrases. L'assemblée se paya une bonne tranche de rire, avec la même effronterie que le diacre dans l'exercice de son art. Il faisait très soif !

Pas de chance : on nous conduit dans un beau parc en nous demandant instamment de ne pas nous éloigner. Les mariés ont prévu de se faire tirer le portrait, seuls, en famille, en groupe, avec plein de variantes dont le sens nous échappe, assoiffés que nous sommes toujours. Rien à boire, sauf la pièce d'eau en contrebas, mais je n'ai pas de paille. On en profite pour bavarder et ricaner avec les vieux copains, et c'est bien sympatoche, même si on a les jambes raidies par l'attente debout car on n'a même pas vu qu'il y avait des bancs. On s'y jette  5 secondes avant de se faire appeler pour la photo de groupe. Les filles se placent en file indienne côté marié et le lycée de Versailles (le diacre nous l'a sortie, celle-là). 

A y est, c'est fini ? On y va ? Quand est-ce qu'on boit, pis qu'on mange ? Cause que là, c'est sûr, on a tout bon : faim et soif.

Je passerais sous silence l'épisode vin d'honneur qui fut surtout un grand moment de déshonneur, tant certains s'employèrent à soudoyer le loufiat, à rafler le petit four, à s'en mettre plein les poches, dans le but d'éviter le coma hypoglycémique qui nous guettait.

Je ne dirais rien de la salle, remarquablement ornée d'un diaporama de photos géantes de Manhattan, des tables et du menu, également remarquables, tant tout fut une réussite complète. Je ne mentionnerais surtout pas l'épisode du lancer de bouquet, pour lequel furent réclamées "toutes les jeunes filles, non mariées". Sourde à propos, je ne retenais que la seconde proposition et je me mis en position de marquage, bras levés, genoux écartés et fléchis, prête à bondir sur le bouquet. Je ne vois pas pourquoi je n'y serais pas allée : je suis restée une vraie jeune fille et je ne suis pas mariée. Et justement, je voulais savoir si ce serait pour cette année. Le bouquet atterrit tout près de moi, mais dans les mains d'une grosse fille, sur laquelle je me jetai en empoignant le bouquet de roses rouges et blanches, histoire de jouer un peu. Je tirai bien fort, en hurlant " c'est à moi, c'est à moi", avant de lâcher prise, des pétales et du sang plein les mains. J'en tirai la conclusion que les roses étaient toujours aussi garces et que le mariage restait un état qui ne manquait point de piquant, ce qui ne m'apprit rien de neuf mais ce qui me fit y voir un présage funeste. Je conseillais à D'Artagnan de repasser l'an prochain pour sa demande.

C'est bien après que ça s'est gâché. Je m'étais achetée une chouette robe qui tourne quand on danse. Très joli, très années 50 (oh ça va hein). D'un narcissique frisant la psychiatrie, je m'étais persuadée, grâce aux miroirs de ma maison, des vitrines, des fenêtres, des portes, que le pneu me servant de bedon était masqué par la coupe de la robe qui prenait bien la taille. Et je dansais le rock avec mes copains, et ma robe tournait, et j'étais bin contente, comme Céline Dion. Jusqu'au moment où une vieille copine me dit " t'aurais pas un peu forci, toi ?". Je la regarde, scandalisée. "Kwaaa ? Mais pourquoi tu me dis ça, toi ? tu voudrais dire que ma robe ne me va pas ? T'y es folle ou quoi ?". Vachement consciente de l'offense, la chipie me dit "euh non, j'ai cru que t'avais arrêté de fumer et que du coup, euh..." Là, tu t'enfonces sévère, mon amie : j'ai pas arrêté la clope et j'ai fait un micro-régime de 4 jours ! Du coup, ça m'a mis le doute, et même en usant toutes les glaces à disposition pour vérifier - aux cabinets, dans les baies vitrées, dans un rétroviseur- impossible de me faire une idée exacte de ma silhouette. Je décidai de rentrer mon ventre jusqu'à la garde et reprenais mes activités artistiques illico, afin de prouver à cette personne à quel point elle s'était fourré le doigt dans l'oeil. Je précise, sans méchanceté, que ladite créature est fort portée sur les douceurs et que ça se voit direct, pour le coup... Je me demande donc où est la légtimité d'un 44  pour critiquer un 40. Non mais !

Et toi, lectrice hypersensible, trouves-tu normal de te faire saquer par de soi-disant copines ? As-tu, comme moi, saoûlé ton chéri pour savoir si oui ou non, c'est vrai que t'es grosse ?

Comme si un mec, soucieux de préserver une entente cordiale chèrement acquise, pouvait dire autre chose que "meuh non, t'es pas grosse".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
Q
MélancoMan : nouveau pseudo trahissant une mélancolie sincère ou une posture ? Vois comme je suis intrusive mais je n'eus pas l'heur de te voir à Milly récemment et voir comment tu vas. En ce qui concerne la copine, j'avoue avoir été sciée de sa remarque, alors qu'on ne parlait pas de nos bourrelets du tout, et même si c'était murmuré par elle sans témoin. Et tu vas rire, je suis en ce moment même en train de terminer une semaine de vacances avec elle ! Ce n'est pas du masochisme, c'était prévu avant ! Avec D'Artagnan, on a dit que ce serait la dernière fois, cause qu'ils ont des vapeurs et qu'ils font la gueule, parfois, souvent, sans qu'on sache bien pourquoi. On doit plus leur convenir !
M
Un petit salut de Lugny à la QueenMom. Commebnt ça va ? <br /> <br /> Ton récit de mariage m'a bien fait rire. La description du packaging de bon goût : mariée ravissante, marié viril, bagnole classe. Quel aurait été ton jugement en cas de défaillance d'un des trois critères ? ^^ Visiblement le bon goût a reçu un bon coup d'arrêt avec le curé et ses métaphores et la suite.<br /> Culottée, la copine ! Jalousie ou malveillance, peu importe, c'est impardonnable une remarque comme ça en public, au coeur de la fête. Pour le coup, c'est toi qui t'es montrée trop bonne copine. Quelqu'un qui me dit ça, je lui ouvre le bide pour voir s'il n'a pas forci.<br /> <br /> Et toujours bravo pour ton blog vivace, marrant, frais. ^^
M
Meuh cette fausse copine est une jalouse, voilà tout.<br /> Personnellement j'évite de poser ce genre de question à chéri parce que 1/ il me répond honnêtement et 2/ il ajoute que j'ai qu'à manger moins et faire du sport (grossier pesonnage).<br /> Dans le genre amour courtois, j'ai l'exemple d'une représentante en lingerie qui racontait que quand elle avait voulu mettre un string, son mari lui avait dit "Enlève-moi ça, on dirait un sumo".
L
Momale, je la trouve marrante aussi. Alors comme ça, son tendre époux, il a des seins ?<br /> <br /> :-D
L
AaaaaaAAAaaaah, les mariages...<br /> Les invités qui n'ont pas becté depuis 15 jours...<br /> Ceux qui se ruent sur les canapés et les boissons comme si leur vie en dépendait...<br /> Ceux qui rentrent le bide en espérant que pas avoir bouffé depuis 15 jours leur fait une jolie silhouette...<br /> Ceux qui se beurrent la gueule, ceux qui insultent, ceux qui rient trop fort, ceux qui envoient des piques genre camaraderie "on est copines mais on est des garces" c'est pour ça qu'on peut tout se permettre !<br /> <br /> AaaaaaAAAaaah les hommes !<br /> Ben moi, il dit pas que je suis pas grosse ! Il disait, sobrement : "c'est vrai que t'es un peu rondouillette, ma chérie".<br /> Et v'lan ! Mange-toi la tatane dans les dents !<br /> <br /> M'en fous, je fais un régime depuis 2 mois et demie ! 5 kilos et 500 g de bidoche adipeuse perdue, ça fait du bien, et ça continue, encore et encore ! AH AH !! Je les aurai !! tous !!<br /> <br /> (ah-hem, excusez-la pour le délire, vous mettrez ça sur le compte des menstrues, ça la rend fiévreuse et à moitié timbrée)<br /> <br /> A la r'voyure !!
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