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ça va saigner
22 janvier 2011

Le Président et moi

1941483597_1Que te dire, lecteur abandonné ? Rien ne se passe dans ma vie de bien amusant et qui puisse t'être narré avec enthousiasme.

J'ai bien serré la louche à un ancien président de la République lors d'un coquetèle professionnel, mais à part relater qu'il porte ses frocs un peu trop sous les seins et qu'il s'y connaît en engouffrage de bouchées à la minute, il n'y a pas grand chose.

Il s'est bien gavé, le bougre, tout comme d'autres qui semblaient n'avoir pas croûté depuis des lustres. Je me suis donc amusée à les faire parler, juste pour le plaisir de les voir avaler à toute allure et bafouiller en postillonnant des miettes aussi nombreuses sur leurs plastrons que les pellicules sur leurs épaules. Très joli, très bien. Avec tout ça, je n'ai réussi à grapiller que 2 malheureux trucs salés. En revanche, j'ai bu 3 coupettes qui m'ont fait oublier, en repartant,  mon sac de capsules de chez Clooney et parler toute seule dans la rue à la recherche d'un taxi...

Sûre de mon fait quant à l'heure du coquetèle, j'étais arrivée bien à l'heure le jour dit. Tellement à l'heure que 17 heures pour un coquetèle me paraissait bien incongru. Je bougonnais en m'y rendant que c'était pas très malin de couper l'après-midi pour boire des coups. Comme j'avais raison et comme je me suis ridiculisée en arrivant à 17h30 et en constatant avec effroi qu'il n'y avait que le staff et les loufiats ! Etait-ce bien le jour ? m'enquérais-je inquiète. Oui Madame, mais ce n'est pas avant 19 heures. J'avais confondu 17 janvier et 17 heures...

Je repartais humiliée et cherchais quoi faire dans ce quartier chicos de Paname. Les soldes, il y avait moyen de faire les soldes. Oui mais, ça me saoûle les fringues. Je n'en achète que lorsque c'est vraiment obligé.

Je me souvins alors que j'avais prié des potes à dîner à la fin de la semaine et qu'il me fallait ces fameuses capsules d'excellent café (si, force est de le reconnaître), hélas vendu dans des boutiques dont le concept de base est de faire la queue pour pouvoir être servi. Un café qui se mérite, ça s'appelle. J'avais juré ne jamais y perdre mon temps et de commander par internet, mais là, j'avais 1h30 à tuer et besoin de ces satanées capsules.

J'ai attendu mais pas assez ; la vendeuse était patiente et efficace malgré le zigue devant moi qui hésitait sans cesse. On m'offrit ensuite un café et son chocolat assorti : café aromatisé au caramel et chocolat au caramel au beurre salé, j'ai choisi. Un régal sauf que comme toujours, je grignotais le chocolat pour le faire durer, laissant filer le caramel qui me patina les doigts de sa colle sucrée. J'aime pas avoir les doigts qui collent.

Contrariant mon naturel pressé, je m'efforçais de marcher lentement, pour ne pas me retrouver avant l'heure au coquetèle. Je musardais, entrant chez Zara et en ressortant trop vite, saoûlée par la lumière, les nippes, les gens. Et cette montre qui n'avançait pas ! Le café faisant son oeuvre diurétique, je me vis poussée à trouver au plus vite un cabezingue. Il n'était pas question toutefois d'arriver avec 15' d'avance au coquetèle, surtout pour foncer aux goguenots. J'avais déjà donné rayon ridicule, genre fille pressée de boire et s'empifrer. Il me fallait une brasserie. Oui, mais tu ne peux pas faire pipi si tu ne consommes pas. Or, il était ridicule de payer un café ou une bière, alors même qu'on allait me rincer à l'oeil. Que faire, Docteur ?

Héroïquement, je parvins à retarder mon arrivée de 20'. Il me fallut pour ça arpenter 15 fois le pâté de maisons et m'attarder anormalement devant des vitrines habituellement délaissées par le léchage : photocopies à toute heure, cordonnier minute, toiletteur pour poisson rouge décoloré, vêtements de curé moderne, pressing pressant.

Enfin, je décidais convenable de faire mon entrée dans cette assemblée choisie et constatais non sans dépit que le président de notre syndicat était déjà en plein discours et qu'avant toute mondanité, il me fallait passer au vestiaire pour pouvoir me jeter enfin dans les doublevécés.

Le temps que j'y passais me priva de la fin du discours. Mais consolée bien vite je fus, accueillie par l'ancien président de notre chère République, sourire au poing et oeillade complice d'amateur de donzelles.

Son dentiste et le mien sont de fiers professionnels. Grâce à leur talent, nous pouvons, le Président et moi, paraître sereinement en public, sûrs de nos ratiches et donc, sûrs de nous. Je buvais ma première coupe en imaginant que l'art dentaire n'existait pas et que nous nous offrions mutuellement le spectacle d'un sourire évoquant le clavier d'un piano, avec du blanc et du noir en alternance. 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
Q
Chère Nine, les voies du Saigneur sont comme qui dirait impénétrables !
N
Mes hommages du soir chère Queen. J'ai été tenue éloignée de mon ordi ce week-end mais le rattrapage n'en est que meilleur! C'est un bonheur de te lire et le toiletteur de poisson rouge décoloré m'a aussi fait hurler de rire. J'admire ton esprit d'escalier qui te fait partir du pince-fesse professionnel pour aboutir chez le dentiste en passant par les lieux d'aisance et par George Clooney.
Q
Cher Abel Dant, ne me dis pas que tu m'attends pour rigoler, je te croirai pas. Sinon, ma vie est plutôt dessinanimesque que romanesque, je trouve, moi personnellement en ce qui me concerne.
B
Aaaaaaaaaaaaaaaaah ! Ma première rigolade 2011 : il était temps ! Comment peux tu nous laisser si longtemps dans le marasme, toi qui a une vie si romanesque ?! Abel Dant.
Q
Merci, Titch ! Et t'as vu, j'ai un peu modifié ma bannière. C'est un peu moins violent...
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