Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ça va saigner
16 décembre 2010

Election Santonale

santon_arlesiennne_et_le_maireNoël approche et ça m'excite ! Oué, comme les gosses. 

J'ai hâte de décorer la maison et tenter de caser un petit sapin de Noël. Où ça, je me le demande bien car c'est plein comme un oeuf. Et surtout, redécouvrir les santons que j'avais peint de mes doigts boudinés, au temps où je ne sucrais pas les fraises. Mon bricoleur de mari m'avait confectionné une palette en collant sur une planche des capsules de cannettes de bière. J'ai adoré faire ça, à l'aide du dépliant reproduisant les fameux santons de Carbonel dont on m'avait gentiment donné toute une série prétendument indigne de la vente pour cause d'infimes ratés. C'était il y a 26 ans.

J'adore ouvrir la boîte à chaussures où ils s'entassent, les faire rouler doucement hors de leur papier de soie et découvrir que leurs coloris sont toujours bien vivaces. Mais ils sont comme moi, fragiles, et chaque année, sont à  déplorer des accidents nouveaux ou des réparations qui n'ont pas tenu.

Le boeuf a fait un éclat, pendant que l'âne fait le sourd, une oreille à demi  cassée. Joseph n'a pas une égratignure et la Vierge Marie est intacte (en même temps, c'est dans le script).

Le boulanger porte toujours à droite (ses miches sur l'épaule), la vendeuse d'ail est voûtée mais vaillante, le bandit est toujours fièrement campé sur ses jambes, la dague au côté. Le chameau a souffert des cervicales en tentant de passer dans le chas d'une aiguille, mais ça tient quand même. Les moutons broutent toujours. Le maire du village arbore son haut-de-forme avec un air suffisant, façon Mussolini et son menton levé.

Mais la plus belle, c'est l'Arlésienne, dans sa robe mauve et sa guimpe blanche, sauf qu'elle perd la tête régulièrement. Il y a aussi le ravi, le balayeur, le garde-champêtre, enfin tout un petit monde que je vais installer sur le crapaud, recouvert pour l'occasion d'un sari indien en soie arachnéenne. La crèche proprement dite consistera, de façon anachronique comme j'aime, en une tente de bédouin, confectionnée avec un bout de tissu aux motifs vaguement orientaux, et dont je ferai tenir l'auvent avec deux pailles. C'est du plus bel effet, surtout avec le chameau et son patron tout à côté.

Les rois mages, je les ferai partir du bout du piano, pour pouvoir les rapprocher chaque jour un peu plus du lieu de l'Adoration. J'aime voir Gaspard -ou bien est-ce Balthazard ?- se taper tout le chemin à genoux en tenant son calice rempli d'or à bout de bras. Car c'est dans cette attitude ultime de dévotion qu'il est moulé, le pauvre.

C'était le résultat de ma prédilection santonale. Je te laisse, lecteur chéri, j'ai une crèche à faire fissa.

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Il s'en passe des choses dans ta crèche! J'attends un peu pour investir dans de beaux santons car mes loulous sont encore un peu brusques dans leurs mouvements. En même temps, mon souvenir d'enfance, en plus de la course des rois mages tous les soirs avec mes 2 sœurs (on sortait le double décimètre et on s'engueulait pire que les joueurs de pétanque) et de la bataille rangée pour avoir l'honneur de mettre le petit Jésus sur la paille, c'était de faire tenir l'âne debout. Ma mère avait un attachement sentimentale à sa crèche, offerte par sa grand-mère, et malgré ses 3 pattes cassées, Grison tenait fièrement son rôle avec un peu de paille en extra sous la panse. Voilà, c'est fini pour la séquence nostalgie, je vais relire ton billet pour me délecter à nouveau de ta prose.
T
Oh oui la crèche! On adorait tellement la faire quand on était petit. Avec le non moins anachronique chalet en bois des montagnes...<br /> Et puis on se battait toujours le droit de mettre le petit Jésus le soir de Noël. <br /> Pfff, j'ai pas de crèche moi mais j'aimerais bien faire comme toi et peindre mes santons moi même. <br /> Un prochain cadeau de Noël peut-être? ;)
Publicité
ça va saigner
ça va saigner
Publicité