LE JEU DU DICTIONNAIRE
Puisque Lilas tague comme une bête, je m'en vais de ce pas vous infliger ma version de l'alphabet (une lettre par semaine, la finaude).
A comme abruti : tradition familiale oblige, du côté maternel, les noms d'oiseaux peuvent exprimer l'affection.
A comme abscons : sonorité intéressante, entre cuistrerie et injure.
A comme abstrus : synonyme du précédent, râpeux en bouche mais souverain pour frimer en société.
A comme Agadoudoudou : pousse la nana et mouds le café.
A comme Amour : le fleuve, s'entend. Le nom commun est ambigü, truffé de clichés et un tantinet surfait.
A comme Amitié : un des sentiments les plus reposants qui soit.
A comme Andouille : se rencontre en bandes, souvent méconnues d'elles-mêmes. En rondelles, donne une haleine qui sent les pieds.
A comme Aristocratie : a le cou fragile.
A comme Art : inutile et du coup, nécessaire. En plus, tout têtard, depuis Duchamp et son urinoir. Au théâtre, la pièce éponyme de Yasmina Réza.
A comme Artichaut : attention, épreuves nombreuses, avec tirage de feuilles et épilation du foin, avant d'arriver au coeur à goût de noisette. Le jazzman éponyme se laisse déguster plus vite. Quoique.
A comme Accastillage : j'entends "Castille" et je pense à Bobby Lapointe.
A comme Absence : pourquoi, déjà ?
A comme Attente : préférence pour la queue, plus sportif qu'en salle.
A comme Argot : rafraîchissant et réjouissant, surtout à contre-emploi. Ne dites pas "il fait beau, je ne mets pas de collants". Dites "il caille plus. Je vais dépailler les cardons" (argot lyonnais).
A comme Araignée : merci d'être velue. On se fait une toile ? Bestiole cinéphile créée uniquement pour me faire peur et me squatter le plafond.
A comme Allez, faut circuler !