Sine Nobilitas (épisode 4)
Je distribue les mauvais points à d'autres bouts de bois chevillés que la comtesse eût aimé compter parmi les plus belles pièces de mobilier estampillé du XVIIIè siècle et laisse la lady aussi vexée que son défunt mari.
Le cher homme avait, en son temps, tenté les mêmes manoeuvres de manipulation à l'endroit de mon père -défunt aussi, je ne le dirai jamais assez- et de ma pomme.
Evidemment sans succès, l'indépendance et l'honnêteté nous protégeant de tout danger, même devant une alléchante tentative de chantage sur fond d'archives très anciennes pouvant grandement intéresser nos recherches.
Accompagnée d'un jeune salarié d'une maison de vente anglo-saxonne dont la prétention le disputait à l'absence totale de ce qu'il est convenu d'appeler "l'oeil", pourtant indispensable dans nos professions, je continue mon tour de châtiau, livrant généreusement mes commentaires aux notes avides du jeune béotien.
Enfin distraite d'un mortel ennui, j'aperçois un meuble correspondant aux critères d'attribution d'un ébéniste célèbre et qui est passé totalement inaperçu aux yeux du damoiseau et de la gente dame elle-même !
Je lève un sourcil à demi étonné, juste pour les rappeler à leur sottise et montrer à l'aristocrate que je ne n'outrepasse en rien les limites qu'impose une vile extraction, rayon bienséance.
On me conduit enfin vers une grande bibliothèque, conçue pour épouser étroitement les dimensions de la galerie glaciale dont elle occupe un angle. La comtesse se rappelle qu'il y a une cachette sur le côté de la bibliothèque, côté mur. J'aimerais bien la voir, cette cachette mais pour ça, il va falloir tirer le haut du meuble vers la droite pour le dégager du mur.
Et alors ?... Alors, Zorro est arrivé !
Tu ronges ton frein, lecteur Tornado, j'ai pas que ça à faire.