Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ça va saigner
13 janvier 2010

Ploc, crac et pfuit

images_1J'avais marché pendant 3 h dans cette belle ville de Bordeaux, sous le chaud soleil de cette fin septembre. Mes pauvres jambes me semblaient gonflées à l'hélium (mais en plus lourd), je m'étais tordue les chevilles 15 fois (sans tomber). Bref, j'étais flappie. Il me fallait aussi songer à évacuer un trop-plein de liquides. J'optais pour des lieux bien entretenus et fonçais au 3è étage d'un grand magasin, entrais violemment dans ce que je pris pour un doubleyouci tellement y avait urgence, en ressortais aussitôt le rouge au front, sous les vitupérations aigües d'une créature en petite tenue, tout en songeant qu'en effet, un ouaterclosette ne pouvait se contenter d'un simple rideau en guise de fermeture.

Enfin parvenue au bon endroit, j'accrochais mon sac à la patère et m'asseyais sur le trône. J'avais gardé mon motorola à la main et voulus le ranger dans le sac. Mon bras était trop court rapport au trône trop loin de la porte ; je remisais donc mon cellulaire dans la poche de ma jupe, ce que je ne fais jamais. 2 minutes plus tard, je me lève et j'entends ploc. Comment ça, ploc ? Je regarde dans la lunette et entrevois le portable flottant en eaux troubles. N'écoutant que mon courage, je plonge et récupère l'objet tellement vite qu'il est tout sec tellement j'ai été rapide. Il marche mais ne veut que Wap et rien d'autre, l'entêté. Je l'éteins et le rallume 4 fois jusqu'à ce que mort s'en suive. Ne pouvant plus joindre l'homme de ma vie, mon instinct de survie me dicte de retourner là où il est garé, sur l'autre rive de la Gironde, et c'est sur le pont que je le retrouve. 

Grâce à un nombre incalculable de points amassés au fil de factures astronomiques, j'échange mon vieux motorola contre un nokia blindé, capable de résister à une vie d'aventures trépidantes et risquées (trop fragile pour moi, l'aïefone). Devant être jointe à tout moment pour mes activités d'expert, j'ai besoin, cher lecteur, de ne pas rester dans le désert inquiétant du silence radio.

Nous repartons le coeur léger pour un week-end à Oléron chez des potes accueillants et rigolos. Je vous passe les poissons au barbeuque accompagnés d'une petite sauche chien de derrière les fagots, les 2 douzaines d'huîtres que j'ai gobées avec délice, la virée aux Saumonards avec baignade dans une eau pas plus fraîche qu'en plein été et Fort Boyaux à droite.

C'est juste après que ça a recommencé. Quelques menus objets - larfeuille, rouge à lèvre, crayons, flasque de marc, clopes, nokia- étaient rassemblés dans mon bermuda de surfeur (oué, j'aime les fringues des mecs), dont les poches grand format évitent de s'encombrer d'un sac.IMG_7133 Sirotant un coquetèle antillais des plus reconstituants, j'étais assise bien droite sur mon fauteuil. Je  sais pas si c'est les vapeurs d'alcool ou ma scoliose purulente, toujours est-il que je change de position, reposant sur une fesse, un peu de guingois. Sauf que ma poche bien lestée de trucs lourds suit le mouvement et se place bêtement sous ma cuisse (voir fig.2). J'entends crac. Comment ça, crac ? Désespérée, je bondis et extirpe avec peine l'objet de mon tourment. Le nokia avait une minuscule fente sur le côté de l'écran. Qui affichait une noirceur sinistre, à peine éclairée de barres verticales vertes quand je l'allumais. Il marchait, le sot, mais faut une mémoire prodigieuse pour se souvenir de toute la carte sim et tu peux te gratter pour récupérer les numéros affichés (de clients, tu te rends pas compte, toi). C'était un samedi. Il a fallu attendre le lundi pour chercher un nouveau portable, cette fois-ci, bas de gamme, très laid (rose avec des fleurs argentées) et sachant tout juste faire le téléphone, cause que plus de points à échanger.

Je sais pas si c'était Pluton que j'avais en opposition dans ma Lune natale, toujours est-il que ce 3è appareil (en 3 jours) avait la forme (et la fonction sans doute) d'une savonnette humide. Bombé, sans aucune prise valable pour mes doigts gourds, il m'échappait dès que je voulais lever son capot resté inviolé (j'entends pfuit. Comment ça, pfuit ?).

J'ai trouvé ma voie, enfin. La dextérité - mais une incroyable dextérité- m'étant venue au maniement de l'objet, je partis un beau matin avec une troupe de clowns, magiciens et poètes divers, vivre de ma passion nouvelle grâce à un numéro époustouflant de jonglerie à 12 téléphones (si, même), sous les yeux attendris des ch'tites n'enfants et de leurs parents, tous dotés d'aïefones broyés par le stress d'un spectacle aïetèque.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Q
@Julia : bravo pour ta maîtrise de l'imparfait du subjonctif ! C'en est émouvant. Vous m'épatâtes !
Q
@BeaLeB : encore plus fort ! C"était quoi comme portable, cause que là, c'était un dur à cuire.
B
Pff ! Moi, j'ai fait passer un portable à la machine à laver : essorage 1200 tours... démontage en règle, séchage pendant 3 jours, l'est repartu...<br /> <br /> Un copain qui bossait chez le constructeur m'a proposé du boulot...
Q
@Charlie : merci d'aider ! Et oué, je m'accroche !! Les lecteurs sont d'un feignant. Pffff...<br /> @Nine Usa : c'est gentil de contribuer ! et d'y croire !<br /> @everybody : je signale que certes, j'ai anéanti ces 3 portables en 3 jours, mais pendant 11 ans, j'en ai pas cassé un seul. Alors hein !
N
Plus d'excuses ;-)
Publicité
ça va saigner
ça va saigner
Publicité