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ça va saigner
23 décembre 2009

Punaise, la chaleur (à dire avec l'accent pied-noir)

les_temps_modernesAmis Lecteurs,

Vous l'aviez demandé, le voici. Inutile, surnuméraire, bête, méchant, le blog qui n'apporte rien. En fait, je me vante et me planque derrière un cynisme qui masque, vous l'aurez compris, une sensibilité d'écorchée vive.

D'autant que mes conditions actuelles sont des plus rigoureuses : il fait aussi froid dans la maison que dehors, vu que je n'ai même pas été fichue de réussir l'opération de commande à distance du chauffage... Eh oui, on est snob, on est high tech même à la cambrousse. High toc, en ce qui me concerne. En fait, j'ai surtout oublié de passer le coup de fil miracle dans un délai qui aurait pris en compte les -17° qui ont figé mes chères collines en un décor lunaire. (interruption du billet pour cause d'engelures, bande de sans-coeurs).

Ah, vous eussiez aimé contempler nos bobines (reprise du billet le 25 avec des moufles), la mienne et celles de MiBroteur 1 et de D'Artagnan (vous en aurez un portrait chiadé bientôt) quand la goutte que nous avions tous au nez instantanément se figea en une scintillante stalactite, à peine entrés dans un logis que nous pensions remarquablement chaud et accueillant, à minuit sonné. Visualisez la scène, bande de myopes ! Mes compagnons d'infortune s'activant sans retard autour d'un mode d'emploi abscons pendant que j'exhale ma hargne et de la buée, tout en m'enveloppant d'une grosse couverture en plus de mon duffle, cache-nez et bottes fourrées, m'allongeant face contre mur, incapable de collaborer aux efforts de la collectivité pour un réchauffement climatique rapide.

Pour faire court, mes p'tits gars se sont cassés les dents sur une bande de radiateurs dissidents, accrochés à leur mode "automatique" comme un bubblegum sur une semelle, ne répondant pas plus aux stimuli que Johnny avec ou sans coma dépassé. Après un intense mais vain trifouillage du thermostat général,  l'absorption d'une vieille boutanche de marc de Bourgogne  nous permettait de trouver le courage d'enlever nos grolles avant de nous coucher, tout habillés, dans l'espérance folle d'un matin moins sévère.

Las, il allait falloir plus de 48 h pour redonner à ce lieu romantique sa tièdeur et partant, son charme. Mes compagnons n'ayant émis absolument aucun reproche,  mon envie de me battre comme plâtre en fut décuplée. Je me retenais de téléphoner en pleine nuit à l'électricien pour lui faire toucher du doigt  la boursouflure de son installation incapable d'inclure un simplissime mode "manuel", tout en  allumant la mèche du bâton de dynamite que ma puissance mentale m'autorisait à lui coller,  à distance, au fond de son bleu de chauffe. L'homme de l'art  est actuellement en train de remercier un sort qui lui fut favorable, l'épuisement ayant dépassé la colère mienne d'un micropoil.

Je sombrais dans un sommeil sans rêve et dans un éther sans miasme. 

Si comme moi, vous aimez la modernité mais supportez moyennement les usines à gaz que des cerveaux malades se plaisent à fourguer à leurs semblables, décrivez ici vos pires expériences dans les meilleurs délais, sinon je fais pas de lien et je ne remercie pas Ingliche Titcheur de m'avoir dépatouillé de cette autre monstruosité qu'est la création d'un blog.

 


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Commentaires
Q
@everybody : faut que ça saigne ! Et si vous aimez, alors je continue.<br /> @Kromm : et si en plus, je fais des zeugma sans le savoir, comme M. Jourdain, alors tout va bien !!!
K
"...pendant que j'exhale ma hargne et de la buée..."<br /> Très beau zeugma, vous m'avez conquis.
L
Quelle prose ! J'en suis sans voix... Go on, Queen Mom ! Et très bonne année à vous et à la famille =D
D
houlala, elle commence fort cette Queen Mum !!!
S
Ca c'est une entrée en matière qui en dit long sur l'avenir de ce blog ! Bienvenue à vous Queen Mom. Que de rictus et de rires en lisant ce premier billet. Je m'atèle à la lecture des suivants avec joie. A très vite !
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